vérité généralement admise aujourd’hui que des corps privés de vie et d’intelligence n’auraient jamais des mouvemens calculés avec une précision si admirable. Quelques-uns même d’entre ces savans[1] se sont risqués à dire que l’intelligence a combiné tous les mouvemens célestes. Mais d’un autre côté ces mêmes philosophes se trompant sur la nature de l’ame qui est antérieure aux corps, et s’imaginant qu’elle leur est postérieure, ont, pour ainsi dire, tout bouleversé, et se sont jetés eux-mêmes dans les plus grands embarras. Tous les corps célestes qui s’offraient à leurs yeux leur ont paru pleins de pierres, de terre et d’autres matières inanimées[2], auxquelles ils ont attribué les causes de l’harmonie de l’univers. Voilà ce qui produisit alors tant d’accusations d’athéisme, et a dégoûté tant de gens de l’étude de ces sciences. Voilà pourquoi les poètes comparaient les Philosophes à des chiens qui font retentir l’air de leurs vains aboiemens, et se livraient à d’autres invectives aussi peu raisonnables : comme j’ai dit, c’est aujourd’hui tout le contraire.
Comment cela ?