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Socrate alors se développe, et lui rappelle avec précision les phénomènes dont il lui a déjà touché quelque chose, τὴν τοῦ ἴσου καὶ διπλασίου… Cela fait, il procédera à l’exposition de la troisième espèce. Nous doutons que l’on puisse adopter raisonnablement un autre sens que celui-ci ; nous avouons pourtant que κἀκείνη, et ποίαν paraissent au premier coup-d’œil, avoir l’air de se rapporter l’un à l’autre ; mais c’est là une de ces obscurités apparentes qui sont si fréquentes dans Platon, parce que sa diction suit avec une flexibilité admirable tous les mouvemens et, pour ainsi dire, tous les hasards de la conservation, qui amènent sans cesse de pareilles rencontres. C’est un art dans Platon, que souvent on lui a donné en reproche. Ceux qui ne sont pas habitués à la souplesse de son style et à l’enchaînement régulier de ses idées, que les détours perpétuels de la conversation développent sans jamais les troubler, ne le comprenant pas, veulent le rectifier et le gâtent. Ici, par exemple, M. Stalbaum, pour éviter l’apparente relation de ποίαν et de κἀκείνη, propose, pour plus de clarté, de retrancher κἀκείνη, qui fait toute l’obscurité ; or, on ne peut retrancher κἀκείνη, sans la phrase entière, τούτων ἀμφοτέρων ξυναγομένων καταφανὴς κἀκείνη γενήσεται ; il faudra donc retrancher toute cette phrase qui, tenant à la précédente, ἀλλ’ ἴσως καὶ νῦν ταυτὸν δράσει, doit l’envelopper aussi dans sa ruine ;