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pèce de l’infini, dit à Protarque : présentement, j’ajoute à cette espèce τὴν τοῦ πέρατος γένναν. — Πρώτ. Ποίαν ; — Σωκράτ. Ἣν καὶ νῦν δή, δέον ἡμᾶς, καθάπερ τὴν τοῦ ἀπείρου ξυνηγάγομεν εἰς ἕν, οὕτω καὶ τὴν τοῦ περατοειδοῦς ξυναγαγεῖν, οὐ ξυνηγάγομεν· ἀλλ’ ἴσως καὶ νῦν ταὐτὸν δράσει· τούτων ἀμφοτέρων ξυναγομένων καταφανὴς κἀκείνη γενήσεται. — Πρώτ. Ποίαν καὶ πῶς λέγεις; — Σωκράτ. Τὴν τοῦ ἴσου καὶ διπλασίου… Bekker, p. 161, 162 ; Stalbaum, p. 64, 65.

Il y a dans ce passage plusieurs difficultés qu’il faut éclaircir. D’abord que signifie τὴν τοῦ πέρατος γένναν ? Si c’est l’espèce, εἶδος, γένος, comme tout le monde paraît l’avoir entendu, il en résulte le sens suivant : « À l’espèce de l’infini ajoute l’espèce du fini. — Quelle espèce ? — L’espèce que nous aurions dit tout-à-l’heure rassembler sous une seule espèce. » En effet, εἴς ἕν veut dire ici incontestablement une idée collective, une classe, une espèce ; il est donc ridicule de rassembler une classe sous une classe, une espèce sous une espèce. Nous pensons qu’il faut entendre, par τοῦ πέρατος γένναν, non pas l’espèce du fini, mais la génération du fini, les individus de cette espèce, les phénomènes de cette classe ; il en résulte le sens le plus satisfaisant. « Mêle à l’espèce de l’infini les phénomènes du fini ; phénomènes dont nous avons dit plus haut quelque chose, sans les avoir méthodiquement rangés sous une seule idée et rapportés à la classe, à l’espèce à la-