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que le raisonnement exige, pour l’ordre et la suite des idées, que l’on cherche un autre sens. Il est singulier que M. Stalbaum se taise sur cette difficulté sérieuse. Nous proposons l’explication suivante : Tu nies qu’il y ait des plaisirs, par esprit de système ; moi aussi je pourrais nier qu’il y a des sciences différentes, moi aussi, je pourrais nier qu’il y a des sciences différentes, et cette mauvaise foi ne nous mènerait à rien. Mettons donc un peu d’égalité dans cette discussion, et convenons qu’il y a des plaisirs et des sciences différentes. Partons de cette différence, de cette pluralité d’élémens dans le plaisir et la science, que nous regardons comme le bien (car telle est la signification véritable de διαφορότητα, que ni Grou, ni Ficin n’ont entendue) ; mettons-la dans tout son jour, et faisons l’un et l’autre une analyse des plaisirs et des sciences. Τό γε μὴν ἴσον τοῦ σοῦ τε ϰαὶ ἐμοῦ λόγου ἀρέσϰει se lie donc à tout le raisonnement et à τὴν τοίνυν διαφορότητα. Ce sens une fois bien établi, il est aisé de voir comment tout s’enchaîne facilement : Et moi aussi, à ton exemple, je pourrais faire des difficultés ; je pourrais soutenir que les sciences ne sont pas différentes les unes des autres, et me tirer d’affaire contre toi par l’absurdité ; mais non, il ne le faut pas, et il faut également tomber d’accord que les plaisirs et les sciences contiennent des élémens différens. Il est clair que ce membre de