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SUR LE THÉÉTÈTE.

répond : Oui, je laisse cette réponse, et je me range à ton opinion actuelle.

Deuxième cas. D’un seul coup, Socrate prouve que si l’esprit n’a sous les yeux qu’un seul terme, s’il ne pense point à un autre, il ne peut confondre ensemble deux objets, puisqu’il n’en conçoit qu’un. De là la conclusion rapide : Il est donc impossible qu’on juge qu’une chose est une autre, c’est-à-dire la méprise n’explique pas le faux jugement, ni dans le cas de la présence de deux objets, ni dans le cas de la présence d’un seul.

Les commentateurs (voyez Heindorf, 448) n’ont pas très bien éclairci ce passage, et notre traduction aussi a besoin d’être rectifiée sur ce point, p. 176. Au lieu de : « Et il te faut laisser cette théorie de la méprise… » lisez : « Et toi aussi, il te faut abandonner ce que tu me disais, sur la méprise ; car je dis positivement que personne ne jugera que le laid est beau, ni rien de semblable. »

THÉÉTÈTE.

« J’abandonne mon premier sentiment, Socrate, et me range au tien. »