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quelque manière qu’il soit formé, si la mesure et la proportion ne s’y rencontrent, c’est une nécessité que les choses dont il est composé, et que le mélange lui-même tout le premier, périssent. Car ce n’est plus alors un mélange, mais une véritable confusion, qui d’ordinaire est un malheur réel pour ceux qui le possèdent.

PROTARQUE.

Rien de plus vrai.

SOCRATE.

L’essence du bien nous est donc échappée, et s’est allée jeter dans celle du beau : car en toute chose la mesure et la proportion constituent la beauté comme la vertu.

PROTARQUE.

Cela est certain.

SOCRATE.

Mais nous avons dit aussi que la vérité entrait avec elles dans le mélange.

PROTARQUE.

Assurément.

SOCRATE.

Par conséquent, si nous ne pouvons saisir le bien sous une seule idée, saisissons-le sous trois idées, celles de la beauté, de la proportion et de la vérité ; et disons que ces trois choses réunies sont la véritable cause de l’excellence de