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PROTARQUE.

Oui, prenons ce parti.

SOCRATE.

Soit donc un homme qui ait une juste idée de la nature de la justice en elle-même, avec un talent d’exprimer sa pensée conforme à son intelligence, et qui en toutes choses ait les mêmes avantages.

PROTARQUE.

Soit.

SOCRATE.

Cet homme aura-t-il autant de science qu’il est nécessaire, si, connaissant la nature du cercle en lui-même et de la sphère divine, il ignore d’ailleurs ce que c’est que cette sphère humaine et ces cercles réels, et que, pour la construction d’un édifice ou de tout autre ouvrage, il lui faille se servir de règles et de cercles ?

PROTARQUE.

Notre situation, Socrate, serait ridicule, si nous n’avions que ces connaissances divines.

SOCRATE.

Comment dis-tu ? Il faut donc y ajouter l’art mobile et grossier de la règle et du cercle défectueux.

PROTARQUE.

Il le faut bien si l’on veut que nous retrou-