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point cette raison, que la plupart des arts et des sciences qui s’occupent des choses d’ici-bas donnent beaucoup à l’opinion, et étudient avec beaucoup d’application ce qui appartient à l’opinion ? Ensuite, lorsque quelqu’un se propose d’étudier la nature, tu sais qu’il s’occupe toute sa vie autour de cet univers, pour savoir comment il a été produit, et quels sont les effets et les causes de ce qui s’y passe. N’est-ce pas là ce que nous disons ? ou quoi enfin ?

PROTARQUE.

Oui.

SOCRATE.

N’est-il pas vrai que l’objet du travail entrepris par cet homme, n’est point ce qui existe toujours, mais ce qui se fait, ce qui se fera, et ce qui s’est fait ?

PROTARQUE.

Cela est très vrai.

SOCRATE.

Pouvons-nous dire qu’il y ait quelque chose d’évident selon la plus exacte vérité, dans des choses dont aucune partie n’a jamais existé, ni n’existera, ni n’existe dans le même état ?

PROTARQUE.

Et le moyen ?