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inégales, comme deux armées, deux bœufs, deux unités très petites ou très grandes. Le philosophe, au contraire, ne daignera seulement pas écouter quiconque refusera d’admettre que, dans le nombre infini des unités, il n’y a pas une unité qui diffère en rien d’une autre unité.

PROTARQUE.

Tu as raison de dire que la différence entre ceux qui s’occupent de la science des nombres n’est pas petite, et qu’on est par conséquent fondé à distinguer deux espèces d’arithmétique.

SOCRATE.

Mais quoi ! l’art de supputer et de mesurer qu’emploient les architectes et les marchands, ne diffère-t-il point de la géométrie et des calculs raisonnés du philosophe ? Dirons-nous que c’est le même art, ou les compterons-nous pour deux ?

PROTARQUE.

D’après ce qu’on vient de dire, je serais d’avis que ce sont deux arts.

SOCRATE.

Fort bien. Conçois-tu pourquoi nous sommes entrés dans cette discussion ?

PROTARQUE.

Peut-être. Je serais pourtant bien aise d’entendre ta réponse à cette question.