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PROTARQUE.

Tout-à-fait raison.

SOCRATE.

Ainsi, comme j’ai dit en entamant ce propos, il faut savoir gré à celui qui nous a fait connaître que le plaisir est un phénomène, et qu’il n’a point d’existence par lui-même. Car il est évident que cet homme se moque de ceux qui soutiennent que le plaisir est le bien.

PROTARQUE.

Assurément.

SOCRATE.

Ce même homme se moquera aussi sans doute de ceux qui se contentent de phénomènes.

PROTARQUE.

Comment et de qui parles-tu ?

SOCRATE.

De ceux qui, se délivrant de la faim, de la soif, et des autres besoins semblables, dont on se délivre à l’aide des phénomènes, se réjouissent de ces phénomènes, parce qu’ils procurent du plaisir ; et disent qu’ils ne voudraient pas vivre, s’ils n’étaient sujets à la soif, à la faim, et s’ils n’éprouvaient toutes les autres sensations, sous quelque nom que ce soit, comme une dépendance nécessaire à ces sortes de besoins.