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on dit, et ne pouvant se séparer que très difficilement, excitent d’abord du trouble dans l’âme, et puis une tension douloureuse.

PROTARQUE.

À merveille.

SOCRATE.

Ces sortes de mélanges ne se forment-ils pas d’une dose tantôt égale et tantôt inégale de douleur et de plaisir ?

PROTARQUE.

Sans doute.

SOCRATE.

Mets donc au nombre des mélanges où la douleur l’emporte sur le plaisir les sensations mixtes dont nous venons de parler, de la gale et des autres démangeaisons, lorsque le principe de l’inflammation est interne, et que par la friction et le chatouillement on ne parvient pas jusqu’à lui, mais qu’on ne fait que répandre un peu de plaisir sur la surface, qu’on se met tantôt dans le feu, tantôt au froid, et que l’on se procure quelquefois des plaisirs extraordinaires que l’on échange toujours pour de l’inquiétude ; ou au contraire, quand le mal est externe, et que l’on procure à l’intérieur du plaisir mêlé de douleur, de quelque manière que l’on s’y prenne, soit qu’on divise de force les humeurs ramassées, ou qu’on rassemble les humeurs