Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/753

Cette page a été validée par deux contributeurs.

PROTARQUE.

Cela est vrai.

SOCRATE.

Or cet appétit qui le pousse vers le contraire de ce qu’il éprouve, marque qu’il y a en lui une mémoire des choses opposées aux affections de son corps.

PROTARQUE.

Assurément.

SOCRATE.

Ce discours, en nous faisant voir que la mémoire est ce qui porte l’animal vers ce qu’il desire, nous apprend en même temps que toute espèce d’appétit, tout desir, a son principe dans l’âme, et que c’est elle qui commande dans tout être animé.

PROTARQUE.

Très bien.

SOCRATE.

La raison ne souffre donc en aucune manière qu’on dise que notre corps a soif, qu’il a faim, ni qu’il éprouve rien de semblable.

PROTARQUE.

Rien de plus vrai.

SOCRATE.

Faisons encore sur le même sujet la remarque