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l’embarras ; et je te conjure, Socrate, de vouloir bien nous fournir ici les expressions que nous devons employer, afin que nous ne nous rendions coupables d’aucune faute envers notre adversaire[1], et qu’il ne nous échappe aucune parole de travers.

SOCRATE.

Il faut t’obéir, Protarque : aussi bien ce que tu exiges de moi n’est pas difficile ; mais véritablement je t’ai troublé, lorsqu’en élevant si haut, comme a dit Philèbe, l’intelligence et la science par une espèce de badinage, je t’ai demandé à quelle espèce elles appartiennent.

PROTARQUE.

Cela est vrai, Socrate.

SOCRATE.

Il n’était pourtant pas difficile de répondre : car tous les sages sont d’accord, et en cela ils font eux-mêmes leurs honneurs, que l’intelligence est la reine du ciel et de la terre ; et peut-être ont-ils raison. Examinons, si tu le veux, avec quelque étendue, de quel genre elle est.

PROTARQUE.

Parle, comme il te plaira, Socrate, sans re-

  1. C’est-à-dire, envers l’intelligence.