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choses, telles que la beauté et la force avec la santé, et dans l’âme d’autres qualités très belles et en grand nombre. En effet, ta déesse elle-même, beau Philèbe, faisant réflexion à l’intempérance et à la dépravation des hommes en tout genre, et voyant qu’ils ne mettent aucune borne aux plaisirs et à l’accomplissement de leurs désirs, y a fait entrer la loi et l’ordre qui sont du genre fini. Tu prétends que borner le plaisir c’est le détruire ; et moi je soutiens au contraire que c’est le conserver. Protarque, que t’en semble ?

PROTARQUE.

Je suis tout-à-fait de ton avis, Socrate.

SOCRATE.

J’ai expliqué les trois premières espèces, si tu me comprends bien.

PROTARQUE.

Je crois te comprendre. Tu mets, ce me semble, dans la nature des choses une première espèce, l’infini ; une seconde, qui est le fini ; pour la troisième, je ne la conçois pas bien encore.

SOCRATE.

Cela vient, mon cher ami, de ce que la multitude des productions de cette troisième espèce t’a étourdi. Cependant l’infini nous en a offert aussi un grand nombre : mais comme elles por-