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plus chauds ni plus froids, ce qui est plus chaud croissant toujours, sans jamais s’arrêter, et ce qui est plus froid pareillement : au lieu que le combien est fixe, et cesse d’être dès qu’il va en avant. D’où il suivrait que ce qui est plus chaud est infini, ainsi que son contraire.

PROTARQUE.

Du moins la chose paraît telle, Socrate. Mais, comme tu disais, cela n’est point aisé à suivre. Peut-être qu’en y revenant à plusieurs reprises, nous tomberons parfaitement d’accord, toi qui interroges et moi qui réponds.

SOCRATE.

Tu as raison, et c’est ce que nous tâcherons de faire. Pour le présent, vois si nous admettrons ce caractère distinctif de la nature de l’infini, pour ne pas trop nous étendre en les parcourant tous.

PROTARQUE.

De quel caractère parles-tu ?

SOCRATE.

Tout ce qui nous paraîtra devenir plus et moins, recevoir le fort et le doucement, et encore le trop et les autres qualités semblables, il nous faut le rassembler en quelque sorte en un, et le ranger dans l’espèce de l’infini, suivant ce qui a été dit plus haut, qu’il fallait, autant