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PHILÈBE.

SOCRATE.

Mettons-en de deux sortes, l’une grave, l’autre aiguë, et une troisième ; n’est-ce pas ?

PROTARQUE.

Oui.

SOCRATE.

Si tu ne sais que cela, tu n’es point encore habile dans la musique ; et si tu l’ignores, tu n’es, pour ainsi dire, capable de rien en ce genre.

PROTARQUE.

Non, assurément.

SOCRATE.

Mais, mon cher ami, quand tu connais le nombre des intervalles de la voix, tant pour le son aigu que pour le son grave, la qualité et les bornes de ces intervalles, et les systèmes qui en résultent ; systèmes que les anciens ont découverts, et qu’ils nous ont laissés, à nous qui marchons sur leurs traces, sous le nom d’harmonies, comme aussi ils nous ont appris que des propriétés semblables se trouvent dans les mouvemens du corps, et qu’étant mesurées par les nombres, elles doivent s’appeler rhythmes et mesures : et en même temps que nous devons procéder de cette manière dans l’examen