Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/691

Cette page a été validée par deux contributeurs.
303
PHILÈBE.


qui l’écoutent : il attaque non-seulement les hommes, mais en quelque sorte tous les êtres ; et je réponds qu’il n’épargnerait aucun barbare, s’il pouvait se procurer un truchement.

PROTARQUE.

Ne vois-tu point, Socrate, que nous sommes en grand nombre, et tous jeunes gens[1] ? et ne crains-tu pas que, nous joignant à Philèbe, nous ne tombions sur toi, si tu nous insultes ? Quoi qu’il en soit, nous comprenons ta pensée et s’il y a quelque moyen de faire sortir paisiblement tout ce tumulte de notre conversation, et de trouver un chemin plus beau que celui-là pour parvenir au but de nos recherches, entres-y le premier ; nous te suivrons, selon nos forces. Car la question présente, Socrate, n’est point de petite conséquence.

SOCRATE.

Je le sais bien, mes enfans, comme vous appelle Philèbe. Il n’y a point et il ne peut y avoir de voie plus belle, que celle que j’ai toujours aimée ; mais elle a échappé déjà un grand nombre de fois à mes poursuites, me laissant seul et dans l’embarras.

  1. Nouvelle preuve qu’il y avait d’autres assistans. Voyez aussi quelques lignes plus bas : Mes enfans…