tion. Nous disons qu’il y a le plaisir du libertinage et celui de la tempérance ; que l’insensé, plein d’opinions et d’espérances folles, a du plaisir, et que le sage en trouve aussi dans la sagesse. Or, si on osait dire que ces deux espèces de plaisirs sont semblables entre eux, ne passerait-on point à juste titre pour un extravagant ?
Il est vrai, Socrate que ces plaisirs naissent de causes opposées, mais ils ne sont pas pour cela opposés l’un à l’autre. Car, comment le plaisir ne serait-il pas ce qu’il y a au monde de plus ressemblant au plaisir, c’est-à-dire à lui-même ?
À ce compte, la couleur, mon cher, ne différerait en rien de la couleur, en tant que couleur. Cependant nous savons tous que le noir n’est pas seulement différent du blanc, mais qu’il lui est encore tout-à-fait opposé. Pareillement, à ne considérer que le genre : toute figure est la même chose qu’une autre figure ; mais si l’on compare les espèces ensemble, il y en a de très opposées entre elles, et d’autres même diversifiées à l’infini. Nous trouverons beaucoup d’autres choses qui sont dans le même cas. Ainsi, n’ajoute pas foi à la raison que tu viens d’alléguer, qui con-