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PHILÈBE.


n’aura pas de reproche à me faire, et dès à présent, je l’en prends elle-même à témoin.

PROTARQUE.

Nous te rendrons témoignage auprès d’elle que tu as parlé comme tu fais. Maintenant, Socrate, avec l’agrément de Philèbe, ou de quelque manière qu’il prenne la chose, tâchons d’achever cette discussion.

SOCRATE.

Oui, et commençons par cette déesse qui s’appelle Vénus, à ce que dit Philèbe, mais dont le véritable nom est la volupté.

PROTARQUE.

Fort bien.

SOCRATE.

J’ai toujours, Protarque, au sujet des noms des dieux, une crainte au-dessus de toutes les craintes humaines ; et, dans cette occasion, je donne à Vénus le nom qui lui plaira davantage. Quant à la volupté, je sais qu’elle a plus d’une forme ; et, comme j’ai dit, il nous faut commencer par celle, en examinant quelle est sa nature. Au premier coup-d’œil on la prendrait pour une chose simple : néanmoins elle prend des formes de toute espèce, et, à quelques égards, dissemblables entre elles. En effet, fais-y atten-