enfin démontré. Mais le caractère qui le distingue même du Phédon et en fait un dialogue entièrement à part, c’est que non-seulement il est dogmatique dans son but, mais qu’il est didactique dans ses formes, et que la marche sévère de la discussion philosophique n’y est jamais dissimulée sous les agrémens du dialogue. Le Philèbe n’a pas d’introduction et se termine brusquement ; il manque de ces détails imprévus, de ces hasards de conversation, de ces épisodes qui, sans briser le fil, le détendent en quelque sorte, renouvellent sans cesse l’intérêt et donnent au dialogue un air aisé, naturel et piquant. Enfin, si l’on excepte quelques jeux de mots plus ou moins heureux, la grâce des détails a été si impitoyablement sacrifiée à la rigueur de l’ensemble, que la critique a pu, sans invraisemblance, élever le soupçon que le Philèbe n’est qu’un canevas philosophique, auquel Platon n’au-
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