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l’ordre harmonique, s’il a une âme, l’univers a une âme aussi, dont la nôtre est une émanation et une image imparfaite. Notre âme est douée de raison, l’analogie porte donc à conclure que celle de l’univers l’est aussi. D’ailleurs cette raison reluit assez dans l’univers, et le rapport de toutes ses parties et l’harmonie du mécanisme universel élèvent nécessairement à un principe, à une cause qui a tout fait avec poids et mesure, de laquelle partent et où viennent se réfléchir tous les rayons de l’ordre et de la beauté répandus avec éclat dans l’immensité de la nature. L’intelligence, dit Platon, est du même genre que la cause : elle est au premier rang de l’essence.

Si l’intelligence ou la raison est la cause, c’est elle qui, s’associant à l’infini et au plaisir qui s’y rapporte, le détermine et le règle. Elle est le principe du fini au même titre qu’elle est le principe du mélange de l’infini