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pes psychologiques précédemment établis. Si nous devons, nous pouvons, et l’obligation de la vertu implique le pouvoir de la pratiquer. S’il y a une alliance nécessaire entre la vertu et le bonheur, l’obstacle de ce monde extérieur, relatif et contingent, est un obstacle vain devant le décret de la raison pure ; ce décret doit être réalisé, et l’ordre moral, c’est-à-dire la réparation de ce désordre temporaire, la vie future est infaillible. Et si elle l’est, l’existence d’une puissance supérieure à la fatalité extérieure, et capable d’opérer le rétablissement de l’ordre, n’est pas moins infaillible ; de sorte que la liberté, l’immortalité de l’âme, et Dieu, sont des corollaires de la notion du souverain bien, corollaires dont toute la valeur repose sur celle de leur principe. Tel est le système entier de la critique de la raison pure pratique, le monument le plus solide et le plus hardi que le génie philosophique ait élevé à la vertu désintéressée. La méthode qui a présidé à sa formation, qui