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de la Critique de la raison pure. N’est-elle pas déjà presque tout entière dans le Philèbe ? et, chose singulière, avec l’identité des idées, n’y trouve-t-on pas l’identité du langage ? et même l’expression qui sert en quelque sorte d’étendard à la philosophie de Kant ne joue-t-elle pas le même rôle dans le Philèbe ? Das Reine, τὸ εἰλικρινές, le pur et l’abstrait n’est-il pas à-la-fois le but et la devise des deux philosophes ?

Mais c’est surtout la critique de la raison pure pratique que le Philèbe nous rappelle. Toujours fidèle à sa marche générale, Kant commence par y déterminer encore les caractères que devrait présenter le principe moral pour être un véritable principe. C’est là qu’examinant lentement et scrupuleusement tous les efforts du sensualisme pour faire un principe moral de l’intérêt personnel, il a prouvé, une fois pour toutes, avec une étendue et une rigueur qui ne laissent rien à désirer que l’intérêt personnel, le