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un obstacle à la sagesse. Tout élément passionné doit être scrupuleusement retranché du mélange ; et c’est entre les plaisirs purs exclusivement et toutes les sciences sans distinction que se fait le mélange le plus vrai, le plus harmonieux, le plus beau, image la plus fidèle et la plus complète du souverain bien dans l’homme et dans l’univers. Je dis le plus vrai, puisque ainsi il a été fait sous les auspices de la vérité, ce qu’il y a de plus pur, c’est-à-dire ce qu’il y a de plus vrai dans la science et dans le plaisir, étant les élémens de ce mélange ; le plus harmonieux, puisque, sans l’harmonie, la mesure et la proportion, ce ne serait pas un mélange, mais la confusion et le chaos ; enfin le plus beau, puisque la vérité et la proportion constituent la beauté. La vérité, la proportion, la beauté, tels sont les caractères du mélange, qui seul nous représente le souverain bien.

Or, si tels sont les caractères de ce mé-