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Ici finit toute analyse : on ne peut ni remonter plus haut, ni pénétrer plus avant. Nous avons atteint ce qu’il y a de plus pur dans la science ; nous avons épuisé ce qu’il y a de meilleur dans la raison. Eh bien ! même à cette hauteur, interrogeons-nous de bonne foi, et demandons-nous si, dans cette sphère sublime, quelque chose ne nous manque pas encore ; car, ne l’oublions pas, plus nous avons pénétré dans l’intimité et la pureté de la science, plus nous avons dû rigoureusement séparer la science et la raison de tout élément étranger, et, par conséquent de tout plaisir. Or, la nature humaine, naïvement et profondément interrogée, répond avec une force irrésistible, qu’elle ne peut se défendre d’aspirer au bonheur, et que la science de l’être lui-même, la science absolue ne lui suffit pas. Nous voici donc ramenés à cette conclusion générale, que ce n’est ni dans le plaisir tout seul, ni dans la science toute seule, mais dans le mélange et