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étranger à la science. Il n’y a point de science de ce qui passe, de ce qui peut être ou n’être pas, de ce qui fut hier et ne sera plus demain, de ce qui change et devient sans cesse, sans être jamais, à parler rigoureusement. Le particulier et le contingent peuvent bien se mêler à la science ; ils l’enveloppent, ils ne la constituent pas. Plus une science est entourée de cet alliage, moins elle a de hauteur et de vérité, ne renfermant que des vérités qui ne lui appartiennent pas, dépendantes des temps, des lieux, des circonstances ; vérités à telle condition, erreurs à telle autre. Plus elle est pure au contraire, plus elle renferme de vérités universelles et nécessaires, et plus elle a de vérité, plus elle est élevée dans l’échelle de la science.

Platon met donc au-dessus de toutes les sciences qui n’ont pour objet que l’arbitraire et le contingent, au-dessus des sciences empiriques, celles qui s’occupent de vérités universelles et nécessaires. Il les appelle sciences