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figures idéales cachées sous toutes les figures réelles de cet univers, de la ligne droite, du cercle, du triangle ; des tons simples dont se compose la mélodie ; des couleurs primitives, des formes incorruptibles et des proportions invariables qui entrent dans la composition de tous les êtres. Ce monde, qui échappe aux yeux des sens et du vulgaire, est toujours ouvert au sage, refuge assuré contre les troubles du monde extérieur ; source inépuisable de plaisirs toujours nouveaux, dont la privation n’est pas douloureuse et dont la jouissance est accompagnée d’une sensation agréable sans aucun mélange nécessaire de douleur. Le plaisir que nous offre la science est aussi un plaisir sans mélange, comme celui de la contemplation intellectuelle ; il est pur dans toute l’étendue et dans toute l’énergie de cette expression. Or, il y a une sympathie intime entre la pureté et la vérité, et la beauté : ce qu’il y a de plus pur, est essentiellement ce