tégrité ; l’autre, qui naît de la volonté et ne reproduit plus par hasard des traits indécis, mutilés et fugitifs, mais interroge elle-même le passé, l’évoque devant elle, en rassemble tous les traits épars pour en faire elle-même un tableau complet et fidèle. La mémoire passive ne dispose pas d’elle-même, la réminiscence dispose d’elle, se gouverne, se corrige : c’est à elle que commence, à proprement parler, la vie morale, dont le centre est la volonté. Les plaisirs et les peines qui résultent de ce nouvel ordre de choses sont les plaisirs et les peines de l’âme. Ces plaisirs et ces peines donnent naissance au désir : lequel est, suivant Platon, un phénomène intellectuel, puisqu’il suppose la réminiscence et la vie morale.
3o S’il y a des opinions vraies et des opinions fausses, il y a des plaisirs vrais et faux, c’est-à-dire vrais et faux relativement à leur objet, comme lorsqu’on se réjouit dans l’espoir d’une chose qui n’arrivera pas, ou lors-