Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/636

Cette page a été validée par deux contributeurs.

humaine ne rêve rien au-delà. La conclusion est que ni le plaisir tout seul ni la raison toute seule ne constitue le souverain bien.

Mais si on mêlait le plaisir et la raison, quelle partie de la nature humaine réclamerait encore ? ce mélange ne satisferait-il point à tous nos besoins, à toutes nos facultés ? ne suffirait-il pas à l’homme ? ne serait-il pas le souverain bien ? Peut-être : mais comment et à quelle dose faut-il mêler le plaisir et la raison ? qui doit prédominer dans ce mélange ? On ne peut résoudre ces problèmes que par une connaissance plus intime des élémens qu’il s’agit de combiner, c’est-à-dire, du plaisir et de la raison. Avant donc de se laisser entraîner à aucune solution précipitée, il faut faire une revue méthodique de la raison et du plaisir ; et avoir en quelque sorte une statistique exacte du monde sensible et du monde rationnel. Platon commence par le premier, par le plaisir, dont il détermine le siège, la nature, l’origine, les