Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/632

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas eux, et particulièrement l’un de l’autre, de manière à bien reconnaître le rapport réel de chacun d’eux au souverain bien. Examinons donc le plaisir en lui-même, faisons l’hypothèse des plaisirs et les plus vifs et les plus longs ; chargeons-les à volonté de tous les caractères qui répondront le mieux à l’idéal de plaisir que l’imagination à-la-fois la plus exigeante et la plus riche puisse concevoir : mais soyons fidèles à l’hypothèse ; c’est-à-dire, ne laissons entrer dans le plaisir aucun autre élément que lui-même, car c’est le plaisir en soi, et non le plaisir uni à quelque autre chose, qu’il s’agit de reconnaître. Il faut donc, pour être rigoureux, faire la supposition du plus grand plaisir possible sans aucun mélange de raison. Or, la prévoyance tient à cette partie de la raison qui, du présent, déduit ou induit l’avenir ; donc sans la raison pas de prévoyance, pas d’avenir, par conséquent pas d’espérance. De plus sans la raison pas de mémoire ; car il y a du