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ment là ce que vous faisiez toi et les autres, au commencement que vous appreniez les lettres ?

THÉÉTÈTE.

Veux-tu dire que nous croyions tantôt que telle lettre appartenait à la même syllabe, et tantôt telle autre ; et que nous placions la même lettre tantôt à la syllabe qui lui convenait, tantôt à une autre ?

SOCRATE.

Oui, cela même.

THÉÉTÈTE.

Par Jupiter, je ne l’ai pas oublié, et je ne tiens pas pour savans ceux qui sont capables de ces méprises.

SOCRATE.

Mais quoi ? lorsqu’un enfant dans le même cas où tu étais alors, écrivant le nom de Théétète par un th et un e, croit devoir l’écrire et l’écrit ainsi, et que voulant écrire [208a] celui de Théodore, il croit devoir l’écrire et l’écrit par un t et un e, dirons-nous qu’il sait la première syllabe de vos noms ?

THÉÉTÈTE.

Nous venons de convenir que celui qui est dans ce cas est loin de savoir.

SOCRATE.

Rien empêche-t-il qu’il soit dans le même cas