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SOCRATE.

Ainsi, n’approuvons pas celui qui soutient que la syllabe peut être connue et énoncée, et que l’élément ne le peut pas.

THÉÉTÈTE.

Il ne le faut point, si nous admettons les raisons qui viennent d’être dites.

SOCRATE.

Mais quoi ? Écouterais-tu davantage celui qui dirait le contraire sur ce que tu sais bien t’être arrivé à toi-même en apprenant les lettres ?

THÉÉTÈTE.

Qu’est-ce qui m’est arrivé ?

SOCRATE.

Tu n’as fait autre chose en les apprenant, que de t’exercer à distinguer les élémens, soit à la vue, soit à l’ouïe, afin de n’être point embarrassé dans quelque ordre qu’on les prononçât ou qu’on les écrivît.

THÉÉTÈTE.

Tu dis très vrai.

SOCRATE.

Et qu’as tu tâché d’apprendre parfaitement chez le maître de lyre, sinon à être en état de suivre chaque son, et de distinguer de quelle