Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/579

Cette page a été validée par deux contributeurs.

SOCRATE.

Il ne paraît pourtant point que l’on puisse laisser subsister ces deux choses ensemble. Mais puisque nous sommes en train de tout oser, si nous nous déterminions à mettre bas toute pudeur ?

THÉÉTÈTE.

Comment ?

SOCRATE.

En entreprenant d’expliquer ce que c’est que savoir.

THÉÉTÈTE.

Quelle imprudence y aurait-il à cela ?

SOCRATE.

Il me paraît que tu ne fais pas réflexion que toute notre dispute depuis le commencement a pour objet la recherche de la science, comme d’une chose qui nous est inconnue.

THÉÉTÈTE.

J’y fais réflexion, vraiment.

SOCRATE.

Et tu ne trouves pas qu’il y a de l’impudence à expliquer ce que c’est que savoir, lorsqu’on ne connaît point la science ? Mais, [196e] Théétète, depuis long-temps notre discussion est toute remplie de défauts. Nous avons employé une