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dieux nos offrandes ? Sommes-nous si habiles dans ce commerce, que nous en tirions seuls tous les profits ?
Euthyphron.
Penses-tu donc, Socrate, que les dieux puissent jamais tirer aucune utilité des choses qu’ils reçoivent de nous ?
Socrate.
Alors, Euthyphron, à quoi servent toutes nos offrandes ?
Euthyphron.
Elles servent à leur marquer notre respect, et, comme je te le disais tout-à-l’heure, l’envie que nous avons de nous les rendre favorables.
Socrate.
[15b] Ainsi maintenant le saint a la faveur des dieux, mais il ne leur est plus utile, et il n’en est plus aimé.
Euthyphron.
Comment ! Il en est aimé par-dessus tout, selon moi.
Socrate.
Le saint est donc ce qui est aimé des dieux ?
Euthyphron.
Oui, par-dessus tout.
Socrate.
Et en me parlant ainsi, tu t’étonnes que tes discours soient si mobiles ! et tu oses m’accuser