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que l’on connaît, et que l’on en considère quelqu’une, vois si c’est ainsi qu’on peut juger faux.

THÉÉTÈTE.

De quelle manière ?

SOCRATE.

En s’imaginant que ce qu’on sait est tantôt ce qu’on sait, tantôt ce qu’on ne sait pas : car nous avons eu tort d’accorder précédemment que cela est impossible.

THÉÉTÈTE.

Comment l’entends-tu à présent ?

SOCRATE.

Voici ce qu’il faut dire à ce sujet, en reprenant la chose dès le commencement. Il est impossible que ce qu’on sait, dont on conserve l’empreinte en son âme, et qu’on ne sent pas actuellement, on s’imagine que c’est quelque autre chose que l’on sait, dont on a pareillement l’empreinte, et que l’on ne sent pas ; et encore, que ce qu’on sait est autre chose qu’on ne sait pas, et dont on n’a point l’empreinte : et encore, que ce qu’on ne sait pas est autre chose qu’on ne sait pas non plus ; et ce qu’on ne sait pas, autre chose que l’on sait ; et ce que l’on sent, autre chose que l’on sent aussi ; et ce qu’on sent, autre chose qu’on ne sent pas ; et ce qu’on ne sent pas, autre chose qu’on ne sent