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nés, celles qui passent jusqu’à l’âme par l’organe du corps ; tandis que les réflexions sur ces sensations, par rapport à leur essence et à leur utilité, on n’y arrive qu’à la longue, quand on y arrive, avec beaucoup de peine, de soins et d’étude.

THÉÉTÈTE.

Tout-à-fait.

SOCRATE.

Est-il possible que ce qui ne saurait atteindre à l’essence, atteigne à la vérité ?

THÉÉTÈTE.

Non.

SOCRATE.

Aura-t-on jamais la science quand on ignore la vérité ?

THÉÉTÈTE.

Le moyen, Socrate ?

SOCRATE.

La science ne réside donc point dans les sensations, mais dans la réflexion sur les sensations, puisqu’il paraît que c’est par la réflexion qu’on peut saisir l’essence et la vérité, et que cela est impossible par l’autre voie.

THÉÉTÈTE.

Il y a toute apparence.

SOCRATE.

Diras-tu donc que ces deux choses sont la