Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/543

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la vue, ni l’ouïe, mais avec quelque autre sens.

THÉÉTÈTE.

Assurément ; avec celui qui s’exerce par l’organe de la langue.

SOCRATE.

Tu as raison. Mais par quel organe s’exerce cette faculté qui te fait connaître ce qui est commun à ces deux objets et à tous les autres, et ce que tu appelles en eux être et n’être pas ; sur quoi je t’interrogeais tout-à-l’heure ? Quels organes destines-tu à ces perceptions, par où ce qui sent en nous acquiert le sentiment de toutes ces choses ?

THÉÉTÈTE.

Tu parles de l’être et du non-être, de la ressemblance et de la dissemblance, de l’identité et de la différence, et encore de l’unité et des autres nombres ; tu parles du pair et de l’impair et de tout ce qui en dépend ; et il est évident que tu me demandes par quels organes du corps l’âme sent tout cela.

SOCRATE.

Admirablement bien, Théétète ; c’est cela même que je demande.

THÉÉTÈTE.

En vérité, Socrate, je ne sais que dire, sinon