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bien, ce par quoi nous voyons : L’oreille est ce avec quoi nous entendons ; ou, ce par quoi nous entendons.

THÉÉTÈTE.

Il me paraît mieux de dire, Socrate, que c’est par eux plutôt qu’avec eux que nous sentons.

SOCRATE.

Effectivement, il serait étrange, mon enfant, qu’il y eût en nous plusieurs sens, comme dans des chevaux de bois, et que nos sens ne se rapportassent pas tous à une seule essence, qu’on l’appelle âme ou autrement, avec laquelle, par les sens comme autant d’instrumens, nous sentons tout ce qui est sensible.

THÉÉTÈTE.

Il me semble qu’en effet la chose est plutôt ainsi.

SOCRATE.

La raison qui me fait exiger ici de toi tant d’exactitude, c’est que je voudrais savoir s’il est en nous un seul et même principe, avec lequel nous atteignons, par les yeux, ce qui est blanc ou noir, et les autres objets par les autres sens ; et si à chaque espèce de sensations correspondent des organes corporels. Mais peut-être vaut-il mieux que tu dises tout cela de toi-même,