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demment, que rien n’est en soi, ni ce qui agit, ni ce qui pâtit ; mais que de leur rapprochement mutuel naissent les sensations et les choses sensibles ; d’où résulte d’un côté ce qui a telle ou telle qualité, de l’autre ce qui est sentant.

THÉODORE.

Et comment ne m’en souviendrais-je pas ?

SOCRATE.

Laissons tout le reste de leur système, sans nous mettre en peine de quelle manière ils l’expliquent : tenons-nous-en au seul point qui nous intéresse, et demandons-leur : Tout se meut, dites-vous ; tout s’écoule ? N’est-ce pas ?

THÉODORE.

Oui.

SOCRATE.

Sans doute du double mouvement que nous avons distingué, de translation et d’altération ?

THÉODORE.

Sans contredit, si l’on veut que tout se meuve complètement.

SOCRATE.

Si les choses changeaient de lieu et qu’elles ne s’altérassent point, on pourrait déterminer par la parole quelles sont les choses qui changent de lieu dans leur mouvement. N’est-il pas vrai ?