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SOCRATE.

Il y paraît : et j’ai souvent fait réflexion en d’autres rencontres, mais surtout aujourd’hui, mon cher, combien il est naturel que ceux qui ont passé un temps considérable dans l’étude de la philosophie, fassent de ridicules orateurs lorsqu’ils se présentent devant les tribunaux.

THÉODORE.

Comment dis-tu ?

SOCRATE.

Il me semble que les hommes élevés dès leur jeunesse dans les tribunaux et les affaires, comparés à ceux qui ont été nourris dans la philosophie, sont comme des esclaves vis-à-vis d’hommes libres.

THÉODORE.

Par quelle raison ?

SOCRATE.

Par la raison que les uns ont toujours ce que tu viens de dire, du loisir, et conversent ensemble en paix tout à leur aise ; et de même que nous changeons maintenant de discours pour la troisième fois, ils en font autant lorsque le propos qui survient leur plaît davantage, ainsi qu’à nous ; et il leur est indifférent que leur discours