Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/506

Cette page a été validée par deux contributeurs.

accordé bien des choses mal-à-propos. Mais c’est une nécessité pour nous, je pense, d’user de nos lumières telles qu’elles sont, et de parler toujours conformément à nos idées. Et maintenant, pouvons-nous ne pas dire que tout le monde convient que tel homme est plus savant qu’un autre, et tel autre aussi plus ignorant ?

THÉODORE.

Il me le paraît, du moins.

SOCRATE.

Dirons-nous aussi qu’elle puisse se soutenir cette partie du discours que nous avons mis dans la bouche de Protagoras en prenant sa défense, savoir, qu’en ce qui concerne le chaud, le sec, le doux, et les autres qualités de ce genre, les choses sont communément telles pour chacun qu’elles lui paraissent : que, s’il reconnaît qu’à certains égards il est des hommes qui l’emportent sur d’autres, c’est par rapport à ce qui est salutaire ou nuisible au corps ; et qu’il ne fera nulle difficulté de convenir que toute femmelette, tout enfant, tout animal n’est point en état de se guérir soi-même et ne connaît pas ce qui lui est salutaire ; mais que ce sont là particulièrement les choses où certains hommes ont l’avantage sur d’autres ?

THÉODORE.

Je le crois ainsi.