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nions d’un homme, ou plutôt de tous les hommes, quand nous disons qu’il n’est personne qui à certains égards ne se croie plus sage que d’autres, et d’autres pareillement plus sages que celui-là ; que dans les plus grands dangers, à la guerre, dans les maladies, sur la mer, on se conduit envers ceux qui commandent comme envers des dieux, et l’on attend d’eux son salut, sans que ceux-ci aient aucune autre supériorité que celle de la science : que toutes les affaires humaines sont remplies de gens qui cherchent des maîtres et des chefs pour eux-mêmes, pour les autres et pour toute entreprise, et d’autres au contraire qui sont persuadés qu’ils sont en état d’enseigner ; et de commander. Que pouvons-nous en conclure autre chose, sinon que les hommes eux-mêmes pensent que sur tout cela il y a parmi leurs semblables des sages et des ignorans ?

THÉODORE.

Rien autre chose.

SOCRATE.

Or, ne tiennent-ils point la sagesse pour une opinion vraie, et l’ignorance pour une opinion fausse ?

THÉODORE.

Sans contredit.