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possible que ce qui devient doux ne soit doux pour personne ?

THÉÉTÈTE.

Assurément.

SOCRATE.

Il reste donc, ce me semble, que le sujet sentant et l’objet senti, qu’on les suppose dans l’état d’existence ou en voie de génération, ont une existence ou une génération relative, puisque c’est une nécessité que leur manière d’être soit une relation, mais une relation ni d’eux à une autre chose, ni de chacun d’eux à lui-même ; il reste par conséquent que ce soit une relation réciproque de tous les deux à l’égard l’un de l’autre ; de façon que, soit qu’on dise d’une chose qu’elle existe ou qu’elle se fait, il faut dire que c’est par rapport à quelque chose, ou de quelque chose, ou vers quelque chose ; et l’on ne doit ni dire ni souffrir qu’on dise que rien existe ou se fait en soi et pour soi. C’est ce qui résulte du sentiment que nous avons exposé.

THÉÉTÈTE.

Il est vrai, Socrate.

SOCRATE.

Puis donc que ce qui agit sur moi est relatif à moi et non à un autre, je le sens, et un autre ne le sent pas.