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THÉÉTÈTE.

Rien de plus vrai, Socrate.

SOCRATE.

Quel moyen de défense reste-t-il donc, mon enfant, à celui qui prétend que la sensation est la science, et que ce qui paraît à chacun est tel qu’il lui paraît ?

THÉÉTÈTE.

Je n’ose dire, Socrate, que je ne sais que répondre, car tu m’as grondé il n’y a qu’un moment pour l’avoir dit : mais en vérité, je ne vois aucun moyen de contester qu’on se forme des opinions fausses dans la folie et dans les songes, quand les uns s’imaginent qu’ils sont dieux, les autres qu’ils ont des ailes, et qu’ils volent durant leur sommeil.

SOCRATE.

Ne te rappelles-tu pas quelle controverse les partisans de ce système élèvent à ce sujet, et principalement sur l’état de veille et de sommeil ?

THÉÉTÈTE.

Que disent-ils donc ?

SOCRATE.

Ce que tu as, je pense, entendu souvent de la part de ceux qui demandent quelle preuve certaine nous pourrions apporter, au cas où l’on