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ces images qui troublent notre esprit ? Nous dirons, je pense, en premier lieu, que jamais aucune chose ne devient ni plus grande, ni plus petite, soit pour la masse, soit pour le nombre, tant qu’elle demeure égale à elle-même. N’est-il pas vrai ?

THÉÉTÈTE.

Oui.

SOCRATE.

En second lieu, qu’une chose à laquelle on n’ajoute, ni on n’ôte rien, ne saurait augmenter ni diminuer, et demeure toujours égale.

THÉÉTÈTE.

Cela est incontestable.

SOCRATE.

Ne dirons-nous point en troisième lieu, que ce qui n’existait point auparavant, ne peut exister ensuite, s’il n’a été fait ou ne se fait actuellement ?

THÉÉTÈTE.

Je le pense.

SOCRATE.

Or, ces trois propositions se combattent, ce me semble, dans notre âme, lorsque nous parlons des osselets, ou lorsque nous disons qu’à l’âge où je suis, et n’ayant éprouvé ni augmentation ni diminution, je suis dans l’espace d’une