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SOCRATE.

Le mouvement est donc un bien pour l’âme comme pour le corps, et le repos un mal.

THÉÉTÈTE.

Selon toute apparence.

SOCRATE.

Te dirai-je encore, à l’égard du calme, du temps serein et des autres choses semblables, que le repos pourrit et perd tout, et que le mouvement fait l’effet contraire ? Mettrai-je le comble à ces preuves, en te forçant d’avouer que par la chaîne d’or dont parle Homère[1], il n’entend et ne désigne autre chose que le soleil ; parce que, tant que la marche circulaire des cieux et du soleil a lieu, tout existe, tout se maintient chez les dieux et chez les hommes : tandis que si cette révolution venait à s’arrêter et à être en quelque sorte enchaînée, toutes choses périraient, et seraient, comme on dit, sens dessus dessous ?

THÉÉTÈTE.

Il me paraît, Socrate, que c’est bien là la pensée d’Homère.

SOCRATE.

Admets donc, mon cher, cette façon de rai-

  1. Iliade, liv. VIII, v. 17.