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sie, Épicharme dans la comédie[1] et dans la tragédie Homère. En effet Homère n’a-t-il pas dit,

L’Océan, père des dieux, et Téthys leur mère[2] ;

donnant à entendre que toutes choses sont produites par le flux et le mouvement ? Ne crois-tu pas que c’est là ce qu’il a voulu dire ?

THÉÉTÈTE.

Oui.

SOCRATE.

Qui oserait donc désormais faire face à une telle armée, ayant Homère à sa tête, sans se couvrir de ridicule ?

THÉÉTÈTE.

La chose n’est point aisée, Socrate.

SOCRATE.

Non, sans doute, Théétète ; d’autant plus qu’ils appuient sur de fortes preuves cette opinion, que le mouvement est le principe de l’existence apparente et de la génération ; et le repos, celui du non-être et de la corruption. En effet la chaleur, et le feu qui engendre et entretient tout, est lui-même produit par la translation et le frottement, qui ne sont que du mouve-

  1. Voyez les vers d’ÉPICHARME sur le mouvement universel, dans DIOG. LAERC. III, 12.
  2. Iliade, liv. XIV, v. 201.