Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/447

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nière. L’homme, dit-il[1]est la mesure de toutes choses, de l’existence de celles qui existent, et de la non-existence de celles qui n’existent pas. Tu as lu sans doute ces paroles ?

THÉÉTÈTE.

Oui, et plus d’une fois.

SOCRATE.

Son sentiment n’est-il pas que les choses sont pour moi telles qu’elles me paraissent, et pour toi, telles qu’elles te paraissent aussi ? car, nous sommes hommes toi et moi.

THÉÉTÈTE.

C’est en effet ce qu’il dit.

SOCRATE.

Il est naturel de croire qu’un homme si sage ne parle point en l’air. Suivons donc le fil de ses idées. N’est-il pas vrai que quelquefois, lorsque le même vent souffle, l’un de nous a froid, et l’autre point ; celui-ci peu, celui-là beaucoup ?

THÉÉTÈTE.

Assurément.

SOCRATE.

Dirons-nous alors que le vent pris en lui-

  1. Voyez le Cratyle. — DIOG. LAERC. IX, 51. — SEXT. EMPIRIC. Pyrrh. Hyp. I, 32, 216.