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Dis-lui donc de venir s’asseoir auprès de nous.

THÉODORE.

Volontiers. Théétète, viens ici auprès de Socrate.

SOCRATE.

Oui, approche-toi, Théétète, que je me regarde une fois, et voie comment est fait mon visage ; car Théodore dit qu’il ressemble au tien. Si cependant l’un et l’autre nous avions une lyre, et qu’il prétendît qu’elles fussent parfaitement d’accord ensemble, l’en croirions-nous d’abord, avant d’avoir examiné s’il est musicien ?

THÉÉTÈTE.

Nous ferions d’abord cet examen.

SOCRATE.

Et venant à découvrir qu’il est musicien, nous aurions foi à ses paroles ; autrement nous n’y croirions point, s’il ne connaissait pas la musique.

THÉÉTÈTE.

Sans doute.

SOCRATE.

Eh bien donc, il me semble que si nous voulons nous assurer de la ressemblance de nos visages, il nous faut voir si Théodore est peintre et en état d’en juger.