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SOCRATE, THÉODORE[1], THÉÉTÈTE.


SOCRATE.

Si je m’intéressais particulièrement aux Cyrénéens, Théodore, je t’en demanderais des nouvelles ; je voudrais savoir de toi ce qui se passe chez eux, et si parmi leurs jeunes gens il en est qui s’y livrent à l’étude de la géométrie et des autres sciences. Mais comme j’ai pour eux moins d’amitié que pour les nôtres, et que je suis d’ailleurs singulièrement curieux de connaître ceux de nos jeunes gens qui pourront un jour se distinguer, je m’applique par moi-même, autant qu’il m’est possible, à les découvrir, et j’ai soin de consulter les hommes auprès desquels je les vois s’empresser. Ceux qui se sont attachés à toi ne sont pas en petit nombre ; et, il faut le dire, tu le mérites à tous égards, et surtout par tes connaissances en géométrie. Je désire donc savoir si tu en as rencontré quelqu’un qui mérite une distinction particulière.

THÉODORE.

Assurément, Socrate, je puis te dire aussi volontiers que tu désires l’apprendre, quel est le

  1. Le maître de Platon en géométrie, selon DIOG. LAERC. II, 8.